A qui de droit. [Pv Alyss de Pique]

A qui de droit. Bien étrange expression. A qui de droit. A qui le mérite. A qui le veut. Mais ... à qui ou acquis ? Le langage est une science tellement complexe, qui comporte en elle-même des centaines de milliers d'articulations possibles et probables.

Le parc était reposant, calme, havre de paix timide dans une immensité de violence et de... violence encore. Y échapperait-il longtemps, ou alors serait-il à son tour contaminé et détruit, réduit en un nouveau no man's land ? Je laissais courir ma main sur le tronc d'un arbre. Seras-tu encore là, mon bon ami, lorsque la folie des hommes aura ravagé la terre ?

Le Pays des Merveilles n'était en fait qu'un parc de l'horreur. Une immense supercherie. Car si c'était vraiment le pays des Merveilles, il n'y aurait pas de guerre.

Je sentis quelqu'un approcher. Cherchait-on aussi un peu de quiétude à ces heures folles ? Je me retournais et m'adossais d'un air désinvolte à l'immense hêtre. Immense être... J'attendis que la personne s'approche suffisamment pour pouvoir l'identifier. Mais c'était la petite Alyss de Pique.

Alyss de Pique... Alyss... Alice... Sais-tu que ton nom signifie de noble lignée ?

Le parc de Cristal était un endroit assez reposant pour pouvoir me balader tranquillement, dans ce monde où ma mère me poussait sans arrêt à me dépasser et à pousser mes pouvoirs de plus en plus loin. Et puis il y avait Alice aussi. Nous étions tellement semblables, mais pourtant, je la détestais particulièrement. Elle me ressemble trop, et elle est aussi puissante que moi, et elle est la princesse mage de cœur. Bref. Je trainais dans le parc, endroit qui me rappelait que le pays des merveilles devait être un pays de merveilles, et non un pays des horreurs.
Je marchais, la traine de ma robe passait sur l'herbe verte, et je souriais à toutes les personnes qui m'entouraient. Je portais une robe qu'on m'avait offert pour mon anniversaire. Bustier noir, et manches ballons sur le bord de mes épaules qui étaient nues d'ailleurs. Au milieu, juste entre mes deux seins se trouvait une grosse broche en cristal qui rappelait le collier que je portais. Tenus de princesse, que j'aimais particulièrement.
Alors que j'écoutais la brise souffler dans mes cheveux brun, j'entendis une voix qui nous était pas donner d'entendre tout les jours. Celle du Joker. Notre bon Joker, homme qui ne se trempe pas trop, mais quand il choisit un camp, le camp est sur de gagner. Il avait choisit les Piques à plusieurs reprises, mais aussi les Cœurs. Sa phrase ne m'étonna pas non plus, car en grand homme qui cherche sans cesse à fuir ses responsabilités, il aimait bien aussi nous embrouiller l'esprit.

Et je pense mon cher Joker que tu sais que ton nom signifie Comique, ou blagueur, ce qui à mon avis et ton vrai visage. Un homme qui n'est pas sérieux dans ses actions. La guerre est un jeu pour vous.

Il faut savoir que contrairement à certaines personnes, je déteste profondément le Joker, et je le trouve plutôt pathétique à changer de camps comme de chemise; ce que visiblement, il ne fait pas souvent.

J'inclinais ironiquement la tête. La petite avait du répondant.

Allons, pourquoi tant de sérieux sur un joli petit minois ? Ce qui est jeu pour moi est art pour les tiens et mon art est un jeu pour les tiens. C'est une arme à double tranchant. Mmh... Quand au sens de mon nom... Ma foi, le rire est le guerisseur de l'âme.

Oh, petite fille, si tu savais comme je tiens à cœur tout cela. Alors, bien sûr que j'étais sérieux dans mes actions. Chaque centimètre de déplacement était calculé, chaque mot compté...

Oui, la guerre est un jeu. Un jeu de cartes. Un jeu d'échec. La vie est un jeu, et la mort n'est que la dernière carte posée sur le plateau, le roi mis échec et mat par un fou, une dame, une tour, un cavalier ou un pion.

Échiquier. Noir et Blanc. Bien et Mal. Vie et Mort. Concepts abstraits réduits dans deux mots de couleur. Bien que la vérité soit loin de tout ça. Le monde est un assemblage de noir et de blanc, nuances multiples de gris, milles facettes d'un même joyau. Rien n'est gratuit, rien n'est absolument bien, ou absolument mal.

La guerre est un jeu, mais elle est histoire d'enjeu. Sais-tu jouer aux échecs, Alyss ?

Le Joker avait toujours le don de m'embrouiller l'esprit, afin d'avoir de l'avance et du jeu sur moi. Son regard ironique m'embêtais au plus au point ce qu'il lui faisait plaisir, je le sentais bien arrivé. Si autant de gens n'étaient pas présents, ma magie aurait déjà fait quelques dégâts. Le problème n'est pas d'utiliser ma magie, puisque tout le monde sait que je suis une princesse mage, le problème est que je ne veux pas choquer les gens, et faire du tord à notre pauvre Joker.
Le problème avec cet homme, c'est qu'on ne sait jamais où il est, ce qu'il fait. Il pourrait livrer des informations compromettante pour mon royaumes aux Cœurs, et personne n'en sauraient rien. Tellement dangereux pour notre royaume, que j'aimerais le voir mourir devant moi.

Je ne vois pas en quoi cela vous concerne cher Joker. Le faite que je sache pas jouer aux échec ne m'empêche pas de gouverner mon royaume correctement.

Répondre, toujours et encore. Voila ce que j'avais de mieux à faire. On ne peux pas lutter contre la philosophie du Joker. On ne peux pas lutter contre le Joker.

Oh, mais je n'ai jamais dit cela. Après tout ce n'est qu'un jeu. Rien à voir avec l'art et la manière de gouverner un royaume. N'est-il vrai ? Pourtant gouverner un Pays, c'est comme disputer une partie d'échec. Choisir son coup. Prévoir celui de l'adversaire. Comme les échecs font appel à la rationalité, pas d'imprévisible.

Je me passais la main dans les cheveux. A mon humble avis, la guerre aurait été une partie d'échec, tout aurait été plus simple. Mais nul besoin d'un Joker sur un plateau d'échec.

Beaucoup de choses me concernent. Sinon, inutile de relever que je ne serais ici.

Mon rôle était de faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre... Mais si j'avais envie qu'un troisième plateau apparaisse et change la donne ? Si je voulais déjouer la main du destin plus encore qu'auparavant ? J'étais le poids de O,1g qui pourrait faire pencher une fois de plus la balance... Peut-être même pour la dernière fois...

Pourquoi s'allier avec les carreaux plutôt que les trèfles ? Après tout, une guerre des couleurs, noir contre rouge... cela aurait été plus dans l'ordre des choses. Un peu comme l'éternel Noir contre Blanc... Bien contre Mal... Ténèbres contre Lumière... Alors qu'ainsi vous vous fondez tous en un gris équivoque. Vous êtes tous les mêmes... Absolument tous identiques.

Et moi dans tout ça ?

Il bougea et passa sa main dans ses cheveux. Même si je détestais cet homme que je trouvais foncièrement mauvais et inutile, je voyais en lui un maitre philosophique, et un homme très classe... Pourtant, je n'aurais pas eu l'envie de l'avoir comme professeur, de peur de me faire embrouiller l'esprit comme pas possible... Il avait le don de passer de quelque chose à autre chose en trouvant le plus petit détails en commun dans chaque sujets, je qui me larguais un peu plus à chaque fois. Lui, il était le monstre qui décidais des victoire à chaque fois. Celui qui précipitais ma famille et mes sujet à la défaite ou a la victoire.

Je ne suis pour rien dans le commencement de la guerre. Les Trèfles se sont allier aux Cœurs, parce qu'ils ont choisies de s'allier aux Cœurs. Je suis née chez les Piques. Si Alice était une Pique et moi une Cœur, je me battrais autant pour ma couleur, et mon royaume. Le bien contre le mal est une cause universelle. Mais dans cette guerre, qui est le bien, et qui est le mal ? Là est la question.

Depuis que je suis petite, je ne connais pas la cause de cette guerre. Il faut dire que je ne suis pas gâter. Je ne me souviens pas de grand chose de mon enfance. Personne ne sait pourquoi, mais j'ai une amnésie de 10 ans. Mon passée, je le connais depuis mes 10 ans. Sinon rien.

Je n'ai rien dit de tel. Cette guerre puise sa source bien avant toi. Je crois que même moi, je ne suis pas assez vieux pour en avoir vu l'aube. Le bien et le mal sont deux valeurs subjectives. Il ne faut pas faire ce qui est bien ou mal, mais ce qui est moral.

Et ce qui est moral... va à l'encontre de ce que les gens pensent pour la plupart. Agir de façon morale pouvait donc être agir mal pour certains... C'était là tout le problème. Car pour qu'il y ait morale, il fallait pouvoir user de raison. Et certains sont bien dépourvus de raison.

Le bien, le mal. Ce n'est pas aussi facile, Alyss. Rien n'est bien rien n'est mal, tout est un peu des deux. Ce qui est bien pour toi ne l'es pas forcément pour les autres. Et lorsqu'on agit, il faut penser aux conséquences si tout le monde agissait comme toi.

Si tout le monde agissait comme moi par exemple, le monde serait un imbroglio inimaginable. Mais peut-être que le plus gros de cet étalage de violence serait évité.